Arrivée de Corvoy

Le gens d'armes de garde alors à la porte du campement venait de cracher par terre, quand un cavalier se présenta. Un drôle chevalier, certainement un franchimand, un accent si particulier, d'ailleurs il ne comprenait quasiment pas ce qu'il lui baragouinait. "Croisés" ? "Beogora" ? Ah, on demande le chef...

Le Grec ? Répondit le garde. Il est là-bas, prêt de cette tente dorée, tu peux t'avancer étranger.

[accès à venir, pas trop le temps d'administrer là]

Le Pavillon doré ne pouvait pas se manquer, car il était... doré. En plein milieu du campement, il faisait office de salle commune pour les croisés où ces derniers pouvaient se rassembler, discuter, jouer et blaguer. Les bagarres y étaient sévèrement proscrites par des sorties en force de la part des gardes. Mais là, sur une table centrale, une carte, montrant la traversée approximative des territoires orientaux.

Le visiteur n'eut qu'à s'approcher, et là, il y avait quelques décideurs regroupés autour de cette table et de l'instigateur. Les questions fusaient tandis qu'Alexis se retourna pour faire face à la personne avec qui il avait eu un échange épistolaire bref plus tôt. Sa tenue [avatar] pouvait surprendre l'invité, mais finalement les croisés devraient l'adopter pour le théâtre d'opération dans lequel ils évolueront s'ils veulent survivre.

Souriant, le vicomte s'inclina courtoisement pour saluer l'homme.

Bienvenu à vous sieur Humbert de Corvoy, chevalier du St-Sépulcre, bienvenu en nos... pans de toiles. Je vous présente tout d'abord le seigneur Savié Audisio de Lorgues, ou encore Samuel Alexandre de Trévière, seigneur de Vitrolles. Kika aussi, s'il ne s'était pas précipité vers la sortie à la recherche des latrines. Lui dit-il, avant de se pencher pour lui murmurer. Et bien d'autres tarés, mais j'attends que vous avoir embarquer dans l'aventure pour vous montrer l'envers du décor messire !

S'installant dans un confortable fauteuil (oui faut pas croire qu'on vit à la dure non plus, y a des pauvres nobles dans ce campement aussi), il invita de même le visiteur et ses amis à s'assoir.

Vous aussi Eliora !

Puis se tournant vers sa belle épousaille toujours à l'écart, lui prenant sa main pour la faire s'assoir près de lui.

Ma mie, Héloïse de Bertry, sieur. Si vous avez de la famille, je vous inviterai vivement à l'amener aussi...

Mais avant tout, nos échanges ont-il été fructueux ? Pensez-vous vous joindre avec vos hommes à cette folle cavalcade ?!?

Humbert s'était approché avec prudence... Bien sûr il ne pensait devoir craindre quoi que ce fût, mais il était un étranger au milieu de tous ces croisés. Demeurant à l'entrée de la tente, il avait conservé son casque sur la tête, et tenait toujours en bride Vesper. L'un des hommes s'avança en sa direction puis s'inclina respectueusement. Humbert en fit de même puis regarda les hommes qui l'accompagnaient, avant de reporter sur celui qu'il devina être le vicomte Alexis Beogora. Celui-ci l'interpella par son nom... Sans doute son accent et sa tenue l'avaient-ils prestement fait reconnaistre, sans qu'il eût besoin de s'introduire verbalement.

Monseigneur, c'est un honneur d'être parmi vous aujourd'hui. Je tiens seulement à préciser que je ne désire pas être appelé à tort "chevalier", car Sa Majesté le Roy ne reconnaît pas encore mon Ordre. Je vois que vous êtes ici plusieurs honorables seigneurs à désirer chasser les infidèles de terres aristotéliciennes...

Le Grec parlait avec un peu de familiarité, mais Humbert mit cela sur le compte de la différence de langage.
Voyant qu'il allait discuter quelques instants, le Grand Maître laissa un quelconque soldats s'occuper de sa monture, puis ôta son lourd heaume, dévoilant son visage fatigué aux croisés, qu'il ne cessait d'observer.
A l'invitation de Beogora, il s'assit ensuite, puis lorsque le croisé lui présenta son épouse, il se redressa sur ses jambes et, s'inclinant, déposa un baiser sur la main de la dame.

Vous connaistre, Vicomtesse, est un honneur...

Il se rassit en souriant, puis écouta de nouveau Alexis, qui lui posa avec enthousiasme une question qui surprit quelque peu le Grand Maître du Saint-Sépulcre.

Ma foi, Vicomte, votre entreprise est fort intéressante. Sachez que mon Ordre, et moi-même, sommes et resterons fidèles au Roy de France, quelque soit votre allégeance. Aussi ne saurions-nous déserter son service.

Sans doute cela paraissait-il un peu incongru aux Provençaux, qu'il supposait être nombreux dans l'entreprise, à la suite du Vicomte.

Néanmoins... bien que nous ne puissions envisager d'envoyer toutes nos forces avec vos croisés pour reprendre Constantinople, je crois juste de mobiliser ceux qui, par leur seuls foi et courage, désireront vous accompagner. Je ne sais point encore combien nous pourrions ainsi vous envoyer de forces, mais nous avons bon espoir que la noblesse de l'entreprise pourra séduire quelques uns d'entre nous. Pour ma part, j'aimerais véritablement beaucoup participer personnellement à l'entreprise. Mais je doute de pouvoir me le permettre [plus pour des raisons de disponibilité HRP que pour des raisons RP].

Je ne puis donc vous donner de promesse d'une participation massive, qui manquerait de franchise de ma part, mais je puis vous assurer que nous sommes intéressés par le projet.

Vous aussi Eliora !

Occupée à tailler un bout de bois en forme de pointe acérée - utile en cas d'urgence et indécelable lors de fouilles habituelles - Eliora sursaute à son nom. De sa position, elle observe de loin les allées et venues avec un détachement naturel. Cependant, cette attitude désinvolte ne signifie pas que l'arrivée de l'homme lui a échappé. Il s'en dégage d'ailleurs un prestige certain, signe d'un individu rompu à la vie publique. Un noble ? Un chef militaire ? Un dirigeant . Elle n'en savait rien, sa ligne de conduite a toujours été de ne pas s'interesser à ce genre de fonctions demandant trop d'implications pour elle. Et par conséquent, moins de liberté d'action et de pensée.

Elle sourit légèrement en le voyant tout d'abord conserver son casque. Le pauvre se demande sans doute à quelle sauce il va être mangé par cette bande d'inconnus aux idées extravagantes. Elle confirme de la tête à Alexis qu'elle a entendu et emboîte le pas du nouveau venu.

Réunis en une salle annexe plus conviviale, la conversation débute enfin. Elle reste attentive aux paroles échangées de part et d'autre. Un ordre de chevaliers français. Intéressant. Des hommes rompus au combat, endurants et disciplinés, voilà des caractéristiques non négligeables.

Eliora laisse le Vicomte et son vassal intervenir en premier, puis profite d'un moment de silence pour se manifester :
"Bonjour, Messire de Corvoy. Je suis Eliora, membre de l'Ordre des Chevaliers de l'Esterel dont le Vicomte de Marignane est le Grand Maître.
J'entends bien vos précisions quant à votre allégeance. Croyez-bien que notre intention n'est certes pas de vous déforcer.
Votre présence ici nous honore. Je suis d'avis que la participati0n d'hommes formés au sein de votre Ordre sera un avantage pour notre cause. Et ces combattants, un peu aventuriers, reviendront plus aguerris de cette expédition.
Sans parler de la renommé potentielle."

Se déplace pour prendre position au côté du Seigneur de Vitrolles.

"Nous avons réunis ici des personnes de tout horizon. Chacun avec ses motivations propres, inévitablement loin d'être homogènes mais pourtant convergentes vers l'objectif final, la reprise de ce qui nous apprtient de droit.
Devant cette mosaïque d'attentes différentes, il est important pour nous que ceux qui nous rallient soient assurés de sortir grandis de cette épopée.
Quant au nombre, je dirai que la quantité compte moins que la qualité."